Open data, Blockchain, réalité virtuelle … fenêtre sur l’immobilier en 2030

Open data, Blockchain, réalité virtuelle … fenêtre sur l’immobilier en 2030

06.06.2018 Eclairage d’expert

On en parlait il y a quelques temps, la prospective dans le secteur de l’immobilier fait couler beaucoup d’encre : Open Data, blockchain, réalité virtuelle… Des mots et concepts qui font le buzz, mais qui restent dans l’ensemble très opaques. De quoi s’agit-il ? Que cela va-t-il concrètement changer demain dans l’immobilier ? Quels nouveaux modes de travail et moyens s’offrent aux agents immobiliers ? Quels avantages pour les futurs propriétaires ou locataires ?

L’Open Data est un mouvement d’ouverture des données publiques débuté dans les années 2000. Collectées depuis plusieurs années par les collectivités et l’Etat, elles sont aujourd’hui mises à disposition pour être exploitées dans des réutilisations concrètes qui doivent permettre au grand public de se les approprier. En immobilier l’Open Data est une véritable opportunité qui va permettre à tout un chacun d’accéder à un maximum d’informations en un point unique. Le futur propriétaire ou locataire sera dorénavant en mesure de s’informer comme jamais il n’aurait pu le faire auparavant, dans un contexte où le besoin d’informations est d’autant plus grand que trouver un logement reste un acte anxiogène au vu des sommes et du temps consacré… L’Open Data va permettre de compiler des critères très nombreux : prix de l’immobilier, proximité des services, écoles et crèches, qualité des transports, environnement, impôts et taxes locaux, etc. Jusqu’à être en mesure de juger de la politique d’une ville avant de s’y installer.

En France la start-up parisienne Home’n’go a misé dès 2011 sur l’Open Data pour proposer de personnaliser sa recherche immobilière. Elle se voit progressivement rejoindre par des nouveaux acteurs (vivrou.com notamment) qui contribuent à modifier les habitudes d’achat et de vente immobilière (et donc le travail des agents immobiliers ndlr). A l’étranger ce mouvement est plus ancien : dans les pays anglo-saxons des leaders ont déjà pu se dégager tels que Zillow aux Etats Unis et Zoopla en Angleterre. Le premier apparaît comme une référence en termes d’estimation de biens et indique précisément ce qui se trouve autour de chaque bien. Le second multiplie les innovations, met à disposition des informations locales très précises et rend public tous les prix des transactions.

Un peu plus complexe : la blockchain. Kesako ? Il s’agit d’une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle (la définition officielle ndlr). Une blockchain constitue une base de données qui contient l’historique de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs depuis sa création et qui est partagée par ses différents utilisateurs sans intermédiaire, ce qui permet à chacun de vérifier la validité de la chaîne. La première blockchain est apparue en 2008 avec la monnaie numérique bitcoin mais elle est aujourd’hui en passe d’être utilisée dans de nombreux secteurs autres que monétaire, et notamment l’immobilier.

Selon le passionnant magazine Usbek&Rika « Pour les particuliers, l’agence immobilière de demain pourrait donc bien fonctionner sur une blockchain. Pour George Kachmazov, fondateur de l’agence immobilière internationale Tranio, « des technologies à base de registres distribués seraient utiles pour quasiment tous les types d’activités liées à l’immobilier, y compris les transferts de fonds, l’enregistrement des biens et la finalisation des accords commerciaux. » Immobilier et blockchain semblent en effet en parfaite adéquation. Les crypto-monnaies autorisent des transferts de fonds importants, de personne à personne, sans banque et à frais réduits. Les blockchains, elles, forment des registres permanents et inviolables, permettant de conserver des traces sur de longues durées. Enfin, les smart contracts, ces contrats adossés aux blockchains et programmables à l’infini, peuvent faciliter et automatiser les transferts de propriété (ou les locations) conditionnés au versement de paiements. ».En résumé les blockchains permettent de sécuriser les échanges tout en supprimant un maximum de paperasse administrative. De plus, en implémentant des applications additionnelles sur blockchain pour l’industrie de l’immobilier, les délais de transactions et les coûts peuvent être encore réduits.

Nombreuses sont les acteurs dans le monde qui investissent ce « web décentralisé ». La start up Propy, par exemple, entend accélérer la décentralisation du marché immobilier en facilitant l’acquisition de biens depuis l’étranger à coups de blockchains et de smart contracts – le tout avec sa propre crypto-monnaie, un token basé sur Ethereum, nouvellement créé après une levée de fonds de 15 millions de dollars par ICO (Initial Coin Offering). La location n’est pas en reste : la plate-forme Bee, en cours de création par d’anciens employés de Google, Facebook et Uber, entend « construire sur le Web décentralisé un réseau peer-to-peer sans intermédiaire d’hébergeurs et de locataires ».

Enfin dernière évolution de fond, l’arrivée en force de la réalité virtuelle (et de la réalité augmentée, son évolution actuelle) dans le secteur de l’immobilier. Une réelle opportunité car cela donne à un visiteur le loisir de découvrir à distance un lieu réel dès lors qu’il a été numérisé au préalable. Ce procédé s’appuie sur de puissants moyens de numérisation, des logiciels de reconstitution, un système d’immersion et généralement un casque. Elle a de nombreux avantages : effectuer des pré-visites qui aideront à affiner la sélection et à réserver la visite physique qu’aux seuls biens qui auront séduit numériquement ; les agences qui travaillent à l’international ou dans le segment du très haut de gamme l’ont adoptée pour offrir à leurs clients la possibilité de visiter depuis un fauteuil (une parfaite prestation de service ndlr) ; enfin dans le cadre d’une vente en état futur d’achèvement (VEFA), l’agent immobilier va pouvoir faire visiter le bien totalement fini et aménagé alors qu’il n’existe que sur plans.

Passer à la réalité virtuelle nécessite pour l’agence immobilière d’investir dans un local dédié, un ordinateur équipé de l’application nécessaire, et un ou plusieurs casques. Il faut également numériser les biens. Plusieurs sociétés se sont lancées sur ce marché prometteur comme Matterport, une société indonésienne, désormais leader de la réalité virtuelle appliquée à l’immobilier. D’autres entreprises arrivent néanmoins sur le marché pour offrir leurs propres solutions adaptées à l’immobilier : c’est le cas de Transported, Smart VR ou Start VR.

Petit à petit tout le secteur se convertit à cette nouvelle technologie qui permet principalement de gagner du temps en éliminant certains biens visités virtuellement. Or le temps est la clé, à la fois pour l’agent, pour l’acquéreur et le vendeur.

Sources :

Logic Immo – Ouverture des données publiques : quel impact sur l’immobilier ? 

Business & Marchés – Immobilier et open data : une chance pour le citoyen 

LesEchos.fr – Quand l’open data aide à personnaliser l’immobilier 

Blockchain France – Qu’est-ce que la blockchain ? 

Usbek & Rica – Comment les blockchains transforment le marché immobilier 

20 minutes – La blockchain, sans bullshit: «Au début du bitcoin, il fallait être bon techniquement, moi je n’ai pas réussi à en acheter»

Selogerpro Le Blog –  Comment la réalité virtuelle transforme l’immobilier d’aujourd’hui ?

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