Bamboo House : à la découverte de cette étonnante Maison Passive d’Architecte

Bamboo House : à la découverte de cette étonnante Maison Passive d’Architecte

24.05.2024 Ils nous inspirent

À seulement quelques kilomètres de Paris se trouve une maison à l’allure originale, nichée entre la forêt domaniale de Montmorency et celle de Maubuisson. Équipée de panneaux photovoltaïques et thermiques sur mesure et ayant fait l’objet d’une attention particulièrement soignée, cette maison bioclimatique brille par sa haute qualité environnementale. Didier nous a reçus et nous raconte l’histoire de la Bamboo House ; la toute première maison passive d’architecte en France.

Chambre - ©Frédéric Ponroy

Chambre – ©Frédéric Ponroy & Karawitz Architectes

 

Coup de cœur pour cette maison écologique et biodynamique

Quand et pourquoi avez-vous eu envie d’acheter ce bien ? Qu’est-ce qui vous a séduit ?

J’avais repéré la maison dans un numéro spécial du magazine AD consacré au prix Archinovo et aux plus belles maisons des années 2000. Elle était vraiment étonnante, aussi bien sur le plan esthétique qu’au niveau de la performance énergétique. J’ai trouvé l’intégration des panneaux thermiques et photovoltaïques dans la toiture particulièrement réussis, lui conférant immédiatement une personnalité unique. Nous nous sommes donc lancés, avec ma femme, dans l’achat de la maison en 2013. Par chance, les visiteurs juste avant nous n’avaient pas été séduits par les barreaux en bambou.

Quelle a été votre pensée à la première visite de cette maison passive ?

Nous étions sûrs que nous allions nous poser ici, sans la moindre hésitation. La localisation idéale à 35 minutes de la gare du Nord, en lisière de forêt de Montmorency nous a séduite et nous avions le pressentiment que nous devions partir de Paris. Nous avons beaucoup aimé la manière dont la maison s’inscrit entre nature et village, et entre forêt et monument historique. Nous avons adoré le côté fonctionnel et ludique des espaces, jusqu’à cette façade de persiennes coulissantes, très originale. Nous les avions tout de suite remarquées sur les photos de présentations ; elles servent de tampon climatique, été comme hiver, et laissent la lumière pénétrer de toutes parts.

Focus sur la structure de la façade - ©Frédéric Ponroy

Focus sur la structure de la façade coulissante – ©Frédéric Ponroy & Karawitz Architectes

 

Bamboo House : la première maison passive d’architecte en France

Racontez-nous l’histoire de ce bien : en quoi est-il atypique ?

Cette maison a été réalisée et d’abord habitée par le couple d’architectes fondateurs de l’agence Karawitz et elle a été la première maison passive d’architectes en France. Elle a tout de suite fait l’objet d’une grosse couverture médiatique : dans les magazines d’architecture nationaux et internationaux, au 20 h de TF1, dans le magazine Le Monde. Elle est même en première de couverture du premier livre sur les maisons passives dans le monde, en bref un vrai succès !

De notre côté, nous avons connu quelques aventures avec cette maison passive. En 2014, une énorme averse de grêle a endommagé le bardage en bambou, ce qui nous a mené à réaliser d’importants travaux de réhabilitation de la toiture. Cette fois-ci, nous avons opté pour du châtaignier ; cela a contribué à renforcer le côté atypique de la maison (à notre connaissance, elle est toujours la seule maison de France couverte de ce type de ganivelles), tout en lui offrant une nouvelle peau, beaucoup plus durable. Le châtaigner est bien plus résistant que le bambou et renforce le lien au local puisque nous sommes en lisière de la plus grande forêt de châtaigner d’Île-de-France !

Focus sur le bois de la façade - ©Frédéric Ponroy

Focus sur le bois de la façade – ©Frédéric Ponroy & Karawitz Architectes

 

Pouvez-vous revenir sur la définition d’une maison passive ? Quelle est-elle exactement ?

La maison passive bénéficie du label “Passiv Haut Institut” attribuée par un institut allemand spécialisé dans ce type de construction. Ce dernier recense différents critères, à l’image de l’inertie de la maison, aux variations de températures grâce à l’isolation extrême. Chez nous, les murs sont épais et contiennent de la ouate de cellulose composée de livres, de magazines et de journaux passés au pilon. J’aime l’idée de vivre dans une maison qui a été isolée à partir de livres. Nous avons également du triple vitrage renforcé avec du gaz argon et une VMC centrale à double-flux pour le meilleur des deux mondes : un air renouvelé quasiment sans perte de calories.

Et, cela vous apporte des avantages en termes de consommation ?

Oui, tout à fait ! Nous avons divisé notre consommation par 5, c’est énorme ! Nous produisons ce que nous consommons et revendons l’excédent, ce qui nous permet de réaliser des gains sur notre facture d’électricité. Sans parler de la qualité de l’air qui est vraiment très saine, la structure bois n’y est sûrement pas étrangère et nous réalisons à quel point tout événement peut contribuer à tempérer la maison : faire la cuisine, passer l’aspirateur ou encore profiter des rayons du soleil en hiver pour chauffer la maison. Nous avons également appris à vivre dans des pièces compactes, “sans angles mort”, plus faciles à chauffer même si nous disposons tout de même d’un séjour de 48 m² !

Salon - ©Frédéric Ponroy

Séjour – ©Frédéric Ponroy & Karawitz Architectes

 

Plus qu’un logement, un véritable lieu rempli d’émotions

Quelles ont été vos inspirations pour aménager la maison à votre image ? Et quelle est votre pièce préférée ?

J’ai tenu à faire rentrer une création contemporaine à notre installation, et ayant du sens : la série Copenhague des Frères Bouroulec pour la table et les chaises du séjour, du mobilier de cuisine, le bureau à l’étage. C’est une création de 2013 (l’année de notre arrivée) pour l’université de Copenhague. Elle est très pure et fonctionnelle, comme la maison. Elle me fait penser à la fameuse chaise de Jean Prouvé créée en 1934 pour l’université de Nancy.

Concernant ma pièce préférée, difficile de faire un choix, car je les aime toutes ! Mais si je devais choisir, ce serait sans doute mon bureau. Les architectes avaient installé des mezzanines dans les quatre pièces du haut et j’en ai supprimé une pour accrocher un tableau et une bibliothèque hors normes dans mon bureau. Ainsi, depuis l’escalier, on a une perspective incroyable sur les volumes de la maison. J’ai installé ce tableau très important à mes yeux avec en face cette bibliothèque lui faisant écho. On assiste à une sorte de dialogues alvéolés entre ces deux éléments du bureau.

Bibliothèque - ©Frédéric Ponroy

Bibliothèque – ©Frédéric Ponroy & Karawitz Architectes

 

Avez-vous des passions ? Sont-elles liées à l’habitat ?

Oui, justement, plus jeune je souhaitais comprendre le monde dans lequel nous évoluons et je voulais être archéologue. D’une certaine manière, j’ai atteint mon objectif, car je manie aujourd’hui l’archéologie du présent à travers mon travail actuel en lien avec l’art contemporain.

Ma passion m’a également menée à considérer l’habitat de manière différente. Me demander comment on peut construire un petit nid douillet, si on ne tente pas de rendre le monde à l’extérieur un peu meilleur ? Comment vouloir une maison passive et ne pas se préoccuper du changement climatique et de la chute de biodiversité, par exemple ? Le jardin est d’ailleurs un havre de paix pour toutes sortes d’oiseaux : j’ai compté jusqu’à 20 espèces, du troglodyte mignon à l’épervier, mais également des logis pour les hérissons, des renards et des fouines qui le traversent la nuit !

Maison vu de l'extérieur côté jardin - ©Frédéric Ponroy

Maison vu de l’extérieur coté jardin – ©Frédéric Ponroy & Karawitz Architectes

 

Quelle est votre œuvre préférée dans la maison ? Et, si vous deviez en choisir une seule pour résumer ce bien, laquelle serait-ce ?

Sans surprise… le tableau de Bernard Piffaretti : depuis près de 40 ans, l’artiste revisite son propre processus créatif. Il divise sa toile en deux, peint un motif, à gauche ou à droite, cela n’a pas d’importance, et « se copie » lui-même ensuite. Parfois, il ne s’en sent pas capable et laisse l’autre moitié vierge. Cette œuvre est pour moi très symbolique du plaisir qu’il peut y avoir à se réinventer chaque jour, au travers de rituels ou d’un savoir-faire.

Et, si je devais choisir une œuvre en lien à mon engagement et notre initiative The Art Pledge,  ce serait celle de Nicolas Moulin et son côté dernière image de la “Planète des Singes” lorsque la statue de la Liberté émerge du sable. On ignore ce qu’est ce bloc de béton, immense, échoué sur une côte. Qui sommes-nous à le regarder ? Que nous dit-il d’un futur possible ? Comment allons-nous vivre demain ? À quoi ressembleront les habitats du futur ?

Un dernier mot pour la fin : comment avez-vous connu Espaces Atypique ? Et, pourquoi nous choisir de nouveau pour la vente de ce bien ?

Nous avons connu l’agence Espaces Atypiques en 2012 ! C’est vous qui aviez vendu notre loft rue Bichat pour nous permettre de nous installer ici. Et aujourd’hui, nous faisons de nouveau appel à vous pour vendre une maison atypique, qui je l’espère deviendra un espace “typique” de l’habitat du futur !

 

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Photos de mise en avant : ©Frédéric Ponroy & Karawitz Architectes

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