Coliving, habitat participatif et écolieux : Re-tisser des liens sociaux pour le bien commun

Coliving, habitat participatif et écolieux : Re-tisser des liens sociaux pour le bien commun

11.07.2022 Tendances

Réappropriation urbaine, cohabitation, habitat partagé, lieux de vie intergénérationnels… Les nouvelles formes de vivre et d’habiter se multiplient dans les villes et communes de toutes les tailles, en France comme ailleurs dans le monde. 

Les raisons de ce renouveau de l’habitat, de ce virage vers plus de convivialité et de partage ? Elles sont multiples : l’envie d’économiser, de vivre plus grand, plus en accord avec ses convictions et la planète aussi, le souhait de partager des moments avec les autres, d’égayer une solitude parfois forcée – le tout accéléré par des confinements répétés pendant la pandémie et, toujours, le besoin de faire face à l’urgence climatique.

La nécessité de penser des nouveaux imaginaires résidentiels, déjà évoquée sur notre blog en 2020 lors de notre deuxième Conversation Atypique intitulée Vivre ensemble, prend racine dans le concept des communs, popularisé par l’économiste américaine Elinor Ostrom. Les communs, ou biens communs, sont ces ressources matérielles et immatérielles gérées par toute la communauté. Il s’agit de mieux partager et de maintenir les espaces, de mieux les optimiser en mutualisant, de créer des nouveaux rapports à l’intimité, aussi bien dans des maisons atypiques partagées, des lofts ou des corps de ferme à réinventer. 

 

Reprendre ses marques : la rue comme espace de convivialité

Et si, mettre en commun l’espace, ça commençait avant même de passer le pas de notre porte ? Une façade en retrait par rapport à la voie publique et gérée par les habitants, une volée de marches, un porche ou même une place de parking peuvent ainsi devenir des frontières fluides entre lieu privé et public, où la nature s’invite. La rue est ainsi un espace privilégié de partage et a le potentiel de devenir une extension de l’habitat. Ce fut le cas lors des confinements imposés par la pandémie de coronavirus, pendant lesquels le besoin de connexion humaine défiait le plan horizontal pour s’inviter sur les balcons ou depuis les fenêtres ouvertes. 

Il s’agit d’ailleurs d’un concept développé par le studio de design urbain danois Gehl avec son projet Trappensrum (Cages d’escalier) lors de l’initiative BoligLaboratorium ou Laboratoire de l’Habitat, encore en cours de développement. Ici, des avancées végétales et des cages d’escaliers ouvertes sur l’extérieur et les balcons se font espaces de convivialité. 

Le PARK(ing) DAY, laisse quant à lui l’opportunité aux habitants de reprendre de la place en ville et de s’approprier des places de parking normalement réservées aux voitures. Cette occasion offre un bel exemple des idées créatives qui peuvent émerger lorsque la rue devient, littéralement, un bien commun, comme ci-dessus à Munich. 

Dans les quartiers de Berlin, la capitale allemande, les habitants s’approprient leurs rues chaque dimanche. Elles deviennent des Spielstraßen (littéralement, rues de jeux), zones ludiques temporaires rassemblant tout un quartier, où les plus petits comme les plus grands peuvent dessiner au sol, jouer et partager des moments ensemble, sans avoir à se soucier des voitures.

 

Portes ouvertes : l’architecture se fait chaleureuse avec le co-living et l’habitat partagé

Une fois dans un hall d’immeuble ou dans une cour commune, à quoi peut ressembler l’habitat partagé de demain ? À Bordeaux,  le Patio des Faures (ci-dessous) s’organise autour d’un espace commun sur plusieurs étages, dont un patio végétalisé avec potager et bibliothèque conduisant à la salle de loisirs et à la cuisine, toutes deux partagées. La cour intérieure est à la fois un élément fonctionnel dans lequel on range son vélo ou dispose quelques plantes et un endroit pour échanger avec les autres membres de la communauté, sur le modèle des patios andalous, des riads marocains ou des Hutong qui ont marqué le tissu urbain à Pékin.

Le projet R50 Cohousing (ci-dessous) nous apporte aussi quelques réponses pratiques. Cet immeuble de six étages, construit en plein cœur de la capitale allemande et imaginé par l’agence d’architecte Heide Von Beckerath, articule 19 appartements aux plans modulables selon les envies des familles. 

Dès l’entrée, le ton est donné avec un espace commun à l’usage modulaire, dont une blanchisserie et un atelier. Dans les étages, les balcons deviennent coursives conviviales et le toit devient terrasse avec jardin et cuisine, accessibles aux habitants de l’immeuble.

L’envie de plus de convivialité et de faire sortir de terre sa propre utopie sont les moteurs du projet La Montagne, en pleine métropole nantaise. Ces 12 logements intergénérationnels, organisés sous forme d’une coopérative d’habitant, rassemblent plusieurs familles dont les membres sont âgés de 3 à 77 ans. Ils sont construits autour d’une ancienne longère faisant face à la Loire, rénovée par les architectes du studio Guinée*Potin, qui fait office d’espace commun avec le jardin et le potager partagés.

 

Poids plume : une empreinte environnementale réduite grâce à la mutualisation dans l’habitat

Pour certains, c’est la maîtrise de leur empreinte écologique qui donne envie de sauter le pas de l’habitat partagé. C’est le cas des habitants de l’écoquartier Cohabitat Québec (ci-dessous), en plein centre-ville de Québec. Il s’agit du premier projet de ce type à voir le jour en pleine zone urbaine dans la province canadienne.

Les 42 logements, maisons ou appartements, de cette communauté sous forme de micro-quartier sont tournés vers un grand espace vert partagé et une maison commune, faisant aussi bien office de salle de jeu que d’agora. Ici, l’ambition partagée des habitants, l’utilisation raisonnée des ressources et la performance écologique des matériaux ont joué une importance particulière dans la conception et ont permis au projet d’être labellisé (LEED) Platine, le plus haut niveau de référence pour le design et la construction de bâtiments durables à haute performance au Québec.

On retrouve cette ambition de réduire le plus possible sa pression sur les ressources naturelles chez les résidents des écolieux comme des Hameaux légers. L’idée derrière ces communautés ? Partager les ressources pour réduire sa consommation d’énergie, retrouver un lien avec le territoire et vivre dans des constructions réversibles. Elles se doivent d’être accessibles au plus grand nombre et peuvent être biodégradables, transportables ou démontables, comme des tiny houses, des logements végétaux ou en matériaux bio-sourcés comme terre crue ou les palettes. Les formes sont libres tant que les logements ne disposent pas de fondations.

 

Un habitat plus convivial, tourné vers les autres, tout en réduisant son impact sur la planète, c’est donc possible. Et, si ces solutions alternatives vous inspirent, découvrez sur notre site des lieux pour penser votre logement autrement : une maison de ville près de Montpellier et californienne proche de Nantes aux patios chaleureux pour se retrouver, un ensemble immobilier de trois lofts sur plus de 1341 m² habitables à Rueil Malmaison pour voir grand à plusieurs, une bâtisse à la rénovation contemporaine et son terrain de 4600m2 à Uzès, une ancienne maison d’éclusier sur une île privée à réimaginer à Tessy Bocage près de Saint-Lô ou encore cette maison-loft à Guémené-sur-Scorff et ses 5 dépendances, parfaite pour débuter une nouvelle aventure. Pour encore plus d’idées, ne manquez pas un post sur nos réseaux sociaux et découvrez notre sélection de biens atypiques.

 

 

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